gli Stati delle Anime
Les stati delle anime, un recensement religieux effectué dans chaque paroisse romaine pour noter qui devait effectuer le devoir de communion pascale, se généralisent à Rome durant la première moitié du XVIIème siècle. À partir de 1640 environ, ils couvrent l'ensemble des quelques 80 paroisses romaines et les indications fournies sont de plus en plus précises (nom et prénom, profession, origine géographique, âge, ...).
L'idée
Les dépouillements individuels sur les artistes ont abouti à de nombreux fichiers (Noack, Hoogewerff, Bousquet) restés manuscrits. Depuis les années 1970, les historiens et démographes ont multiplié les enquêtes exploitant cette source et ont proposé des outils critiques pour l'utiliser (voir bibliographie). Seul un dépouillement informatique prenant en compte l'ensemble des données fournies par les registres paroissiaux permet de conserver la richesse documentaire de cette source et de l'exploiter de multiples points de vue, de la part des historiens, des démographes ou des historiens de l'art, que ce soit pour des études globales sur des grands nombres ou des micro-histoires liées à des maisons ou des familles.
Un besoin
L'idée d'informatiser une source fondamentale pour toute étude sur les habitants de la Rome du Seicento et Settecento est due au croisement de plusieurs besoins :
- des enquêtes ponctuelles, d'ordinaire individuelles, visant à vérifier le passage à Rome de tel artiste, de connaître les dates de séjour de tel musicien, ou le milieu qu'il pouvait fréquenter,
- des recherches sur un groupe social particulier, des « courtisanes » aux artistes ou aux maçons.
- des recherches sur la démographie et la société de Rome à l'époque moderne (provenances et mobilité géographique ou sociale, histoire de famille, typologie de l'habitat, relation de clientèle, répartition des métiers dans l'espace urbain...) ,
- des recherches sur l'utilisation de l'espace urbain, l'histoire d'une demeure, d'une rue ou d'une « isola » (un pâté de maison).
Un tel outil pourrait aussi servir comme point de départ pour élaborer des micro-histoires pour lesquelles le chercheur utiliserait d'autres sources (contrats de mariage, baptêmes, actes notariés).
La réalisation
Ce projet a été lancé en 1994 en collaboration entre l'Académie de France à Rome et l'École française de Rome et il a été soutenu par l'Université de Roma Tre. Il est réalisé en collaboration avec le Vicariato Urbis Romae.
La base comporte maintenant environ 152 000 fiches réparties en deux grandes périodes :
- la première moitié du XVIIe siècle : elle couvre la paroisse Santa Maria del Popolo (quand les registres paroissiaux ont été conservés), c'est-à-dire la paroisse qui accueillait le plus d'étrangers à leur arrivée par la porte nord de la ville et le plus d'artistes, ainsi que toute la via Paolina (pour la partie relevant de la paroisse de S. Lorenzo in Lucina). Environ un dixième de la population romaine (9 000 fiches environ par année sur une population de 90 000 habitants) est ainsi indexé.
- l'année 1788 : les trois paroisses au nord de la ville (S. Andrea delle Fratte, S. Lorenzo in Lucina, S. Maria del Popolo), qui abritent la population étrangère et d'artistes la plus fournie ; les quatre paroisses qui couvrent la via Giulia (S. Biagio della Pagnotta, S. Caterina della Rota, S. Giovanni dei Fiorentini, S. Lorenzo in Damaso)
L'ensemble de ces données est consultable en ligne, sur ce site réalisé par Sylvain Mottet.
Pour faciliter la consultation, un formulaire d'interrogation (avec notamment une recherche des noms par analogie phonétique) et des explications sont fournies sur le site.
Équipe scientifique
Le projet a été conçu et dirigé par Olivier Bonfait assisté d'Anne-Lise Desmas. Sylvain Mottet en a assuré le suivi informatique.
Ont participé aux dépouillements des données : Sonia Amadio, Thérèse Boespflug, Noëlle de La Blanchardière, Paola Caretta, Anne-Lise Desmas, Matteo Lafranconi, Annick Lemoine, Agnese Serrazza.
Catherine Brice, Michel Hochmann et Bruno Toscano, ainsi que Liliana Barroero, Marc Bayard, Philippe Boutry, Jean-François Chauvard, Catherine Garbin, Alessandra Garriazzo et Brigitte Marin ont aidé à divers titres à sa réalisation.
Ce projet n'aurait pu être réalisé sans le soutien constant de Domenico Rocciolo, du Vicariato Urbis Romae.
Contact : Sylvain Mottet
Base de données réalisée par l'Académie de France à Rome et l'École française de Rome
avec l'Università Degli Studi Roma Tre et le Vicariato di Roma